La réponse du père Pietro Biaggi
Noël nous réserve une surprise : Dieu se fait petit enfant pour que nous puissions l’aimer. Et si la messe de Noël était l’occasion d’accueillir ce don ?
Tu apprécies les surprises ? Pas les simples cadeaux que l’on attend déjà, non ! les “vraies” surprises? Le christianisme est la foi qui naît d’une Surprise et vit de la surprise. Dans chaque messe il existe un don inimaginable et y participer signifie l’accueillir, devenir chaque jour un peu plus des hommes et des femmes de surprise, capables de donner à leur tour quelque chose d’essentiel et d’extraordinaire aux autres.
Dieu, cette surprise
A Pâques la Surprise est la victoire sur la mort, la découverte que non seulement Dieu est dans nos vies mais qu’il a ouvert pour nous le passage à travers la mort, pour entrer dans une vie éternelle, une vie de pleine communion avec Lui et avec les frères, le Paradis.
Mais… à Noël ? Quel don si précieux se cache-t-il dans la nuit que saint François définissait « la fête des fêtes » et qu’il célébrait avec « une prévenance indicible » (2 Celano, 199: Sources Franciscaines, 787). Avec une profonde dévotion, il embrassait les images du petit enfant et balbutiait des paroles de tendresse à la manière des enfants, nous raconte Thomas de Celano.
La surprise indicible, accueillie par Marie et Joseph les premiers, puis par les bergers, puis par les Mages, est que Dieu, le Tout-Puissant, le Seigneur du ciel et de la terre a voulu se faire si proche de nous, de nous tous en devenant un enfant, un petit nouveau-né qui a besoin de tout – Lui qui n’a besoin de rien – surtout d’une étreinte d’amour.
“Le fait que Dieu se fasse petit enfant, afin que nous puissions l’aimer, afin que nous osions l’aimer, et que, comme un petit enfant, il se mette avec confiance entre nos mains, nous émeut toujours de nouveau. Il dit presque : je sais que ma splendeur t’effraie, que devant ma grandeur tu cherches à t’affirmer toi-même. Eh bien, je viens donc à toi comme un petit enfant, pour que tu puisses m’accueillir et m’aimer.” (Benoit XVI, Messe de minuit, 24 décembre 2012).
Jésus se fait proche de nous
La parole confiée aux Patriarches et aux Prophètes dans l’histoire n’était pas suffisante à ses yeux, il devait venir encore plus près de nous, entrer dans le temps, Lui qui est au-dessus de tout temps. Devenir enfant afin que depuis cette nuit de Bethléem chacun de nous puisse l’étreindre, l’accueillir, l’aimer à la façon dont une maman et un papa aiment leur enfant nouveau-né, avec le même regard, avec le même étonnement, avec la même joie.
Mais dans cette messe de Noël, et même, dans toute messe, le mystère révélé d’un Dieu qui se fait petit enfant atteint des horizons encore plus incroyables : Il devient par amour encore plus petit, aussi petit qu’un morceau de pain, il devient le Pain. Si nous accueillons ce Pain, s’il devient ainsi le nôtre au point de nourrir notre vie, nous découvrons – encore une surprise ! – qu’indépendamment de l’âge, malgré nos péchés, nous aussi sommes comme des enfants, qu’Il choisit et étreint, afin que nous grandissions et que nous devenions chaque jour un peu plus «fils» de Dieu.
P. Pietro Biaggi, Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat
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